Projet de l'Arsenal : le mot du maître d'ouvrage

Réemploi

Les travaux de réhabilitation du bâtiment N du site de l’Arsenal ont débuté cet été. A cette occasion Sylvain DOUSSE, le Maître d’ouvrage, a pris le temps de prendre de la hauteur sur cette opération expérimentale.

L'Arsenal, chantier pilote en matière de réemploi

► Dans quel contexte s’inscrit ce projet de réhabilitation ?

Le site de l’Arsenal à Besançon est inscrit dans un schéma pluriannuel de stratégie immobilière avec l’objectif, à long terme, de créer une cité apprenante dans la boucle du centre bisontin. Une première étape de ce programme a été enclenchée en 2017, avec le lancement de la réhabilitation et la restructuration du bâtiment N, un bâtiment d’enseignement de 7 500 m².

En collaboration avec Grand Besançon Métropole, le Rectorat de Besançon, Maître d’ouvrage de l’opération, a décidé d’expérimenter à grande échelle l’économie circulaire sur ce projet. Le but de l’expérimentation est aussi de créer un outil de communication et de formation pour l’apprentissage de l’économie circulaire.

► Quels sont les axes de réflexion de l’expérimentation ?

Pour cette expérimentation, l’équipe de Maîtrise d’ouvrage a mené sa réflexion autour de 3 questions :

  • Un bâtiment est réalisé pour un usage, au mieux pour quelques usages connus au moment de la programmation, sa transformation et sa fin de vie. Est-ce que ces notions peuvent être envisagées dès la conception ?
  • Le périmètre économique d’un projet se limite au périmètre dudit projet. Peut-on passer du mode micro au mode macro lors de la définition des flux entrants et sortants du projet ? 
  • Peut-on, et doit-on pour nos marchés publics, imposer la notion d’économie circulaire ?

Comment ont été fixés et pris en compte les objectifs de réemploi ?

Avant le concours de maîtrise d’œuvre, le Maître d’ouvrage a fait réaliser un diagnostic ressources. Sur la base de ce diagnostic, il a été demandé aux candidats d’identifier une dizaine de propositions de réemploi ou de réutilisation de matériaux à intégrer dans le projet. Pour répondre à l’objectif de modularité, les candidats devait proposer des systèmes constructifs réversibles ainsi que la capacité de modifier facilement les réseaux du bâtiment.

L’équipe lauréate, l’Atelier Novembre associé au bureaux d’études réemploi, Albert & Co, a proposé un projet qui développe des espaces de vie et fait entrer la lumière jusqu’au cœur du bâtiment. Du point de vue économie circulaire, la sobriété, l’efficacité et la modularité ont été mis en avant. Les réseaux techniques sont accessibles et évolutifs, les faux plafonds sont utilisés pour gérer l’acoustique uniquement, un choix restreint de matériaux permet de simplifier la lecture du projet, les matériaux bruts et biosourcés sont mis à l’honneur.

La possibilité de réutiliser ou réemployer des matériaux a été intégré aux Dossiers de Consultation des Entreprises des différents lots, sous forme de prestations supplémentaires éventuelles. Ce dispositif permet de modifier les marchés des entreprises en fonction de la nature et de la quantité des matériaux déposés et récupérés.

Comment a été géré le marché de réemploi pour les travaux ?

Le Maître d’ouvrage a décidé de proposer un marché réservé aux entreprises d’insertion pour le lot « économie circulaire » et d’utiliser leur capacité d’adaptation. Après plusieurs rencontres avec des entreprises locales d’insertion, en concertation avec Grand Besançon Métropole, un groupement s’est créé pour répondre à l’appel d’offre du lot « économie circulaire ». Cette réponse est un pari, fait par les entreprises d’insertion sur l’avenir et le développement des nouveaux métiers tels que la dépose soignée, la remise en état de matériaux et de matériel, le stockage et la redistribution.

Quel est le bilan provisoire à date de cette expérimentation ?

Lors de la dépose et la remise en état des matériaux en vue de leur réemploi, il est possible de se heurter à des difficultés liées à la présence au plomb et à l’amiante par exemple. Le réemploi donne une nouvelle capacité de nuisance à ces matériaux historiques, lors de la dépose et le nettoyage. Un diagnostic des pollutions est indispensable et doit accompagner les diagnostics déchets et ressources, pour protéger les ouvriers et les futurs utilisateurs.

Sylvain DOUSSE
IGE Direction régionale académique de l’immobilier - Rectorat de Besançon

À télécharger

  • Réhabilitation et restructuration d’un bâtiment universitaire sur le site de l’Arsenal à Besançon PDF - 4 pages - 337,52 Ko Télécharger

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Dernière mise à jour : 14 novembre 2022

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