Bilan positif pour la 1ère matériauthèque éphémère à Besançon

Réemploi

La première matériauthèque éphémère de Besançon à accueillir le grand public a ouvert ses portes d’octobre à janvier 2024. Retour sur cette expérience avec Stéphane FARÉ, Développeur commercial de Made In Past.

Dans le cadre de son opération l’Intemporel (restructuration du Site des frères de Saint-Jean de la Salle à Besançon en logements), c’est le promoteur SMCI qui a confié l’intégration de la démarche de réemploi à Made In Past.

► Comment vous est venue l’idée de mettre en place une matériauthèque éphémère pour ce projet ?

Nous avons déjà mis en place des matériauthèques éphémères à Lyon, qui ont bien marché. La vente des matériaux déposés soigneusement en local est parfaitement cohérente avec les objectifs du réemploi. Les caractéristiques de ce projet étaient en plus très favorables : la temporalité, la diversité de ressources réemployables identifiées (environ 50 typologies différentes) et surtout la possibilité de stocker de manière sécurisée les éléments déposés, tout comme la place disponible pour réaliser le reconditionnement sur place.

► Quels étaient les enjeux particuliers de cette matériauthèque ?

Pour Made In Past, basée à Lyon, il s’agissait d’une première expérience de matériauthèque délocalisée, éloignée géographiquement de nos réseaux habituels. Identifier un partenaire local avec qui collaborer sur le terrain était donc essentiel. Notre partenaire local, Maxime JOLY de la société Alternatinnov, a su répondre parfaitement à ces besoins.

► Vous avez décidé de ne pas déposer soigneusement tous les matériaux et équipements identifiés comme réemployables. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?

C’est le cas des menuiseries extérieures notamment. Nous avions identifié une centaine de menuiseries extérieures en bois, mais n’en avons déposé qu’un seul exemplaire, qui a été exposé dans la salle de vente. C’est une logique d’économie de temps, d’effort et donc d’argent. Ne sont démontées que celles qui ont trouvé preneur, les autres sont démolies puis recyclés, sans dépense inutile.

► Quelle communication avez-vous mis en place pour faire connaitre la matériauthèque ?

L’évènement d’inauguration coorganisé avec le maître d’ouvrage SMCI, Grand Besançon Métropole et le Pôle énergie, et qui a attiré 140 personnes, nous a bien sûr donné une belle visibilité. Ensuite c’est surtout le réseau de l'ensemble des partenaires qui a permis de la faire connaître, notamment via le site macommune.com.

► Comment la matériauthèque a-t-elle été organisée ?

Nous avons prévu 3 espaces distincts : le stockage, le reconditionnement et la vente. Dans l’espace stockage nous avons entreposé en l’état tous les matériaux et équipements déposés. L’espace reconditionnement a permis du nettoyage, de la remise en état et même du relamping ! Dans le showroom nous avons exposé un seul exemplaire de chaque ressource. Les clients pouvaient, au choix, acheter un produit en l’état tel que déposé, et donc moins cher, ou remis en état, un peu plus cher.

► Et de façon pratique, comment était organisé l’accès des clients ?

Premièrement, toutes les ressources disponibles étaient consultables dans notre catalogue en ligne. Ensuite, les clients intéressés, des professionnels et le grand public, pouvaient soit prendre rendez-vous soit se rendre à une des permanences, que nous tenions les samedis, pour visiter le magasin.

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► Quelle est votre plus grande fierté à la suite de cette opération ?

Il y en a deux ! D’une part c’est une opération qui a permis de faire des économies de CO2 significatives, mais qui a aussi permis couvrir les frais de dépose soignée et même faire des économies sur le projet, grâce à la vente des matériaux.  Et d’autre part, le maître d’ouvrage, qui visait initialement exclusivement du réemploi ex-situ, s’est progressivement laissé emporter par la pertinence de la démarche, et envisage désormais d’intégrer des matériaux de réemploi à son opération. 

► Et maintenant, quelle est la prochaine étape ?

Cette vente éphémère était la Phase 1 de notre méthodologie. Suit désormais la Phase 2 pendant laquelle des matériaux comme des tuiles, des charpentes et des éléments patrimoniaux vont intégrer des réseaux de matériaux anciens.

Bilan chiffré

  • Taux de vente par rapport aux matériaux réemployables identifiés : 70%
  • Quantité de déchets évitée : plus de 100 tonnes
  • Quantité de CO2 évitée : Supérieure à 26 tonnes éq CO2
  • Nombre de clients : 120

Dernière mise à jour : 12 février 2024

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