Le matériau de réemploi, une matière parmi d'autres !

Paroles de PROS Réemploi Matériaux biosourcés

Le chantier de la Halle sportive et associative de Génelard (71), qui a mis le focus sur la performance énergétique et les matériaux biosourcés et de réemploi, se termine. Eric LIÉGEOIS, architecte, revient sur son déroulé.

► Pouvez-vous nous présenter votre projet ?

Il s’agit de la déconstruction sélective après le désamiantage de l’ancienne salle des associations sportives, suivie de la construction d’une nouvelle halle sportive et associative, en lisère de la commune de Génelard. Le projet vise à fournir des lieux d’accueil pour les activités sportives du collège adjacent, tout comme pour les clubs sportifs locaux. La halle est associée à un espace de convivialité et des vestiaires.

► Quel est l’objectif global de l’opération ?

Globalement les exigences programmatiques étaient ambitieuses, et nous imposaient une conception sobre, sans système de chauffage actif et avec peu de recours aux technologies et une priorité accordée aux économies de ressources. En tant qu’architecte, je pratique l’intégration de matériaux biosourcés depuis plus de 20 ans. Le fait que la Halle, un ERP de 5^ème catégorie, était isolée mais non chauffée, nous a enlevé une part de complexité. Nous avons donc pu consacrer un peu plus de temps et de réflexion à la notion d’économie circulaire : le choix de matériaux nobles, la démontabilité, le réemploi.

► Quelle est votre plus grande fierté concernant ce projet ?

C’est sans doute d’avoir réussi à clairsemer du réemploi dans quasiment tous les lots de travaux ! En fonction des lots, les matériaux étaient soit fournis par le maître d’ouvrage, comme par exemple les plaques de polycarbonate des fenêtres hautes, soit une possibilité à fournir par les entreprises, par exemple pour les lots plomberie et menuiseries intérieures, ou encore comme pour les pavés, nous avons imposé à l’entreprise de les fournir, en donnant quelques indications sur les caractéristiques.

► Vous êtes parmi les pionniers en matière de réemploi dans la région. Sur ce sujet, quel a été votre plus grand défi dans le projet, et comment l’avez-vous relevé ?

Pour ce projet c’était le lot parement intérieur, et la difficulté était surtout liée à la quantité de matériaux requise. Nous avions besoin de 475 m² de panneaux de parement pour protéger les caissons bois-paille qui constituent les parois extérieures. Après avoir prescrit une hypothèse composée de portes palières de différentes couleurs, et un calepinage détaillé associé, l’appel d’offres a été infructueux. J’ai eu à un moment des doutes sur le fait d’avoir été trop ambitieux sur ce sujet ! Nous avons alors confié une mission de sourcing à Bobi réemploi, qui a identifié un gisement de panneaux d'industriel de meubles de cuisine dont les références sont arrêtées (Fournisseur DAHUT). C’est finalement cette solution qui a été mise en œuvre.